Ourika
- lesplumesdupasse
- il y a 14 heures
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Un roman publié anonymement en 1823, qui nous plonge dans une réflexion profonde sur le racisme et les inégalités sociales. L'histoire commence lorsque un médecin se rend dans un couvent pour soigner une religieuse. À sa grande surprise, il découvre que sa patiente est une femme de couleur, dont l'éloquence et la culture le fascinent.

Le récit se déroule au 18ème siècle et suit la vie d'une jeune fille d'origine sénégalaise, qui a échappé à l'esclavage. Recueillie et adoptée par une famille de la haute société, elle bénéficie d'une éducation remarquable. Cependant, malgré ses privilèges, Ourika est confrontée à la dure réalité du racisme.
L'âme vivait encore, mais le corps était détruit, et elle portait toutes les marques d'un long et violent chagrin.
L'autrice dépeint avec sensibilité les luttes de cette jeune femme, qui, bien qu'élevée dans un milieu privilégié, ne pourra jamais être pleinement acceptée en raison de la couleur de sa peau.
Jusqu’à l’époque dont je viens de vous parler, j’avais supporté mes peines ; elles avaient altéré ma santé, mais j’avais conservé ma raison et une sorte d’empire sur moi-même ; mon chagrin, comme le ver qui dévore le fruit, avait commencé par le cœur ; je portais dans mon sein le germe de la destruction, lorsque tout était encore plein de vie au dehors de moi. La conversation me plaisait, la discussion m’animait ; j’avais même conservé une sorte de gaieté d’esprit ; mais j’avais perdu les joies du cœur. Enfin, jusqu’à l’époque dont je viens de vous parler, j’étais plus forte que mes peines ; je sentais qu’à présent mes peines seraient plus fortes que moi.
À travers les visites du médecin, Ourika partage son histoire, révélant ses espoirs et ses désillusions. On ressent de l'empathie pour elle, car elle sombre peu à peu dans la dépression, réalisant qu'elle ne trouvera jamais sa place dans une société qui la rejette. Ses rêves, pourtant si prometteurs, sont anéantis par les préjugés et les normes sociales de son époque.
Il me serait impossible de vous peindre l'effet que produisit en moi ce peu de paroles. L'éclair n'est pas plus prompt: je vis tout; je me vis négresse, dépendante, méprisée, sans fortune, sans appui, sans un être de mon espèce à qui unir mon sort, jusqu'ici un jouet, un amusement pour ma bienfaitrice, bientôt rejetée d'un monde où je n'étais pas faite pour être admise.
Ce court récit aborde des thèmes universels tels que le racisme, l'esclavage, la solitude et les conditions des femmes à l'époque de la Révolution française.
Me sauver de l'esclavage, me choisir pour bienfaitrice madame de B., c'était me donner deux fois la vie. Je fus ingrate envers la Providence en n'étant point heureuse, et cependant le bonheur résulte-t-il toujours de ces dons de l'intelligence?
Une œuvre qui invite à la réflexion et résonne encore aujourd'hui, une excellente lecture.
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