G. Bruno : une plume au service de l’éducation civique
- lesplumesdupasse
- il y a 7 jours
- 2 min de lecture
Derrière le pseudonyme de G. Bruno se cache Augustine Tuillerie 1833-1923, femme de lettres engagée qui a marqué durablement l’éducation en France.

J’ai découvert son nom un peu par hasard, en regardant une émission sur France 2. Ils y évoquaient son roman Le Tour de la France par deux enfants en 1877, un ouvrage incontournable de la IIIe République.
Ce manuel de lecture, largement diffusé dans les écoles publiques comme religieuses, mêlait apprentissage du français et valeurs civiques : courage, solidarité, patriotisme. Si son style peut aujourd’hui sembler vieillot et parfois trop moralisateur, il reste un témoignage précieux de l’esprit républicain de l’époque. Son succès fut immense : en 1914, il s’était déjà vendu à plus de 7,4 millions d’exemplaires, et il resta utilisé jusque dans les années 1950.
Mais elle n’a pas écrit que cela. Dès 1869, elle publie Francinet, un manuel d’instruction civique et morale sous la forme romancée de l’histoire d’un adolescent entrant dans la vie professionnelle. L’ouvrage introduisait des notions de droit, d’économie et de sciences, et valut à son autrice le prix Montyon de l’Académie française en 1871.
Plus tard, elle s’intéresse aussi à la promotion sociale avec Les Enfants de Marcel en 1887, et, pendant la Première Guerre mondiale, elle propose une suite au Tour de la France avec Le Tour de l’Europe pendant la guerre en 1916.
La vie privée d’Augustine Tuillerie fut elle aussi marquée par des épreuves : mariée une première fois à Jean Guyau, elle subit les violences conjugales et eut un fils, le futur philosophe Jean-Marie Guyau. Plus tard, elle vécut une relation avec le philosophe Alfred Fouillée, qu’elle épousa en 1885 après la loi rétablissant le divorce.
Commentaires