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Janet Frame : une vie marquée par la douleur et sublimée par l’écriture

  • Photo du rédacteur: lesplumesdupasse
    lesplumesdupasse
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture

J’ai découvert Janet Frame un peu par hasard, à travers son roman Visages noyés. Ce récit autobiographique, où elle raconte avec une lucidité glaçante son expérience de l’internement psychiatrique, m’a profondément bouleversée. C’est un texte saisissant sur la santé mentale, où la douleur se transforme en littérature. Mon avis https://lesplumesdupasse.wixsite.com/mystilitteraire/post/visages-noy%C3%A9s


portrait de janet frame

Janet est née en 1924 en Nouvelle-Zélande, dans une famille modeste. Son père travaille pour les chemins de fer, sa mère est domestique, et l’argent manque souvent à la maison. La fratrie, soudée mais fragile, est durement éprouvée : 2 de ses sœurs, Myrtle et Isabel, meurent noyées à 10 d’intervalle. Ces drames laissent une empreinte indélébile dans la vie de la jeune Janet, tout comme la pauvreté et le sentiment constant d’être à part.

 

Dès l’adolescence, Janet souffre de dépression. Alors qu’elle rêve de devenir poète, sa famille l’oriente vers l’enseignement. Une tentative de suicide, suivie de consultations médicales, débouche sur un diagnostic tragique : la schizophrénie.

 

Ce verdict, erroné, entraîne des années d’internements en hôpital psychiatrique, de traitements brutaux et de séances d’électrochocs. Elle frôle même la lobotomie. Pourtant, c’est dans cette obscurité qu’elle trouve paradoxalement une lumière l’écriture. Ses premières nouvelles lui valent un prix prestigieux et lui permettent d’échapper à la condamnation médicale.

 

À sa sortie de l’hôpital, l’autrice est accueillie par l’écrivain Frank Sargeson, qui lui offre un toit et l’espace nécessaire pour écrire. Elle y rédige Owls Do Cry en 1957, son premier grand roman, salué par la critique.

 

Plus tard, son séjour en Angleterre confirme que son diagnostic de schizophrénie était faux, elle souffrait en réalité de troubles dépressifs et anxieux. Cette révélation libère en partie son esprit et lui permet de poursuivre son œuvre.

 

Elle publiera au total 13 romans, 5 recueils de nouvelles, 3 volumes d’autobiographie et 3 recueils de poésie, devenant l’une des voix majeures de la littérature néo-zélandaise, régulièrement pressentie pour le prix Nobel de littérature.


Dans les années 1980 l'autrice entreprend une trilogie autobiographique Un ange à ma table, qui connaît un immense succès et sera adaptée au cinéma par Jane Campion en 1990. Loin de l’image simpliste de l’écrivaine folle, son œuvre témoigne avant tout d’une sensibilité rare, d’une lucidité sur les failles humaines et de la force de l’imaginaire comme refuge.

 

Elle s’éteint en 2004, emportée par une leucémie, laissant derrière elle une œuvre dense et bouleversante, qui continue d’interroger la frontière fragile entre la folie et la création.

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