Le tout dernier été

Un témoignage bouleversant d'Anne Bert publié en 2017, une femme qui, face à la maladie de Charcot, choisit de vivre intensément ses derniers instants.

Son récit est une ode à la vie, mais aussi un cri de désespoir face à une législation qui ne lui permet pas d'abréger ses souffrances.

Je viens de rencontrer mes passeurs. Ces hommes qui font désormais partie de ma vie puisqu’ils vont m’aider à la quitter. Je les ai sentis rigoureux, exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Une autre médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner l’âme.

À travers ses mots, nous plongeons dans l'intimité de ses pensées et de ses émotions. Elle nous invite à partager ses derniers moments avec ses proches, à dire adieu à ceux qu'elle aime, tout en affirmant son désir de mourir dans la dignité. Elle refuse de se laisser submerger par la douleur et l'angoisse d'un corps qui la trahit.

Notre mort ne tue rien du monde ni de la nature. Le moment venu, seule notre existence cesse les lilas continueront de fleurir. L'été de chauffer le jardin, et l'automne de revenir.

Ce récit poignant nous pousse à réfléchir sur des questions essentielles, telles que l'euthanasie et le droit de choisir comment nous voulons mourir lorsque nous sommes confrontés à une maladie incurable. Anne Bert nous rappelle l'importance de la dignité humaine, même dans les moments les plus sombres.

Cette maladie de Charcot, en France, j'aurais eu l'obligation de la subir jusqu'au bout. Des mots, des textes de lois posés sur des patients qui n'ont plus leur mot à dire dès que le médecin les jugent excessifs. Des voiles jetés sur la réalité des horreurs de fin de vie. Mais un malade incurable n'a aucun devoir. Je ne nuis à personne en assumant mon choix, je ne fais aucun tort à ceux qui acceptent de vivre l'enfer.

Un témoignage qui ne laisse pas indifférent. Il nous interroge sur nos propres choix et sur la manière dont nous envisageons la fin de vie. Un récit à lire pour mieux comprendre les enjeux de la souffrance et de la liberté individuelle.