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Virginia Woolf : une vie entre ombres et lumière

  • Photo du rédacteur: lesplumesdupasse
    lesplumesdupasse
  • il y a 8 heures
  • 3 min de lecture

J’ai découvert Virginia Woolf à travers son célèbre essai Une chambre à soi, au moment où je commençais à m’intéresser au féminisme. Dans ce texte elle explore la place des femmes dans la littérature et met en lumière les obstacles qu’elles rencontrent pour écrire et être reconnues.

 

Cette lecture a été une révélation, derrière le nom de Virginia Woolf se cachait une voix à la fois puissante et fragile, une pensée toujours d’actualité. C’est ce qui m’a donné envie de retracer ici son parcours, entre blessures intimes et éclat littéraire.


portrait de virginia woolf

Née Adeline Virginia Alexandra Stephen en 1882, Virginia Woolf grandit au sein d’une famille recomposée dans une atmosphère intellectuelle marquée par la haute société victorienne. Son père, Sir Leslie Stephen, écrivain et éditeur, et sa mère, Julia Stephen, issue de la famille Pattle, baignaient dans le milieu littéraire et artistique de l’époque.

 

La jeune Virginia a libre accès à la riche bibliothèque familiale, où elle découvre très tôt les classiques anglais. Mais son enfance est marquée par des traumatismes profonds : les abus de ses demi-frères et la perte successive de sa mère en 1895, puis de sa demi-sœur Stella en 1897 et enfin de son père en 1904. Ces épreuves provoquent chez elle de graves dépressions et des séjours en institution psychiatrique.

 

Après la mort de son père, Virginia s’installe avec ses frères et sœurs dans le quartier de Bloomsbury à Londres. Elle devient rapidement une figure centrale du Bloomsbury Group, un cercle d’écrivains, artistes et philosophes qui défendaient des valeurs progressistes, l’amour libre et l’expérimentation artistique.

 

En 1912, Virginia épouse Leonard Woolf, écrivain et éditeur. Leur relation, bien que platonique sur le plan physique, repose sur une profonde affection, une égalité rare pour l’époque et une grande complicité intellectuelle. Ensemble, ils fondent en 1917 la Hogarth Press, une maison d’édition qui publiera la plupart des œuvres de Virginia ainsi que celles d’autres écrivains modernistes.

 

Dans les années 1920, Virginia rencontre l’écrivaine et poétesse Vita Sackville-West. Leur relation amoureuse et intellectuelle marquera profondément l’autrice, qui s’en inspirera pour son roman Orlando en 1928, une biographie fantastique où le héros traverse les siècles et change de sexe. Cette liaison, acceptée par Leonard Woolf, illustre la liberté affective qui régnait au sein du Bloomsbury Group.

 

Virginia entretint également des liens intimes ou amoureux avec d’autres femmes, parmi lesquelles Sibyl Colefax, Ottoline Morrell et Violet Dickinson.

 

Elle débute sa carrière en 1905 comme critique littéraire pour le Times Literary Supplement. Son premier roman, The Voyage Out, paraît en 1915. L’autrice s’impose rapidement comme une romancière innovante, délaissant la narration traditionnelle pour explorer la subjectivité, le flux de conscience et les perceptions intimes de ses personnages.

 

Parmi ses œuvres majeures figurent Mrs Dalloway en 1925, To the Lighthouse, la Promenade au phare en 1927, Orlando en 1928 et The Waves, les Vagues en 1931. Son style audacieux, lyrique et fragmenté a profondément marqué la littérature moderne.

 

Une fin tragique en 1941, alors que la Seconde Guerre mondiale ravive ses angoisses et que ses troubles psychiques s’aggravent, Virginia Woolf se donne la mort en se noyant dans l’Ouse, près de sa maison du Sussex. Elle laisse deux lettres bouleversantes, adressées à son mari Leonard et à sa sœur Vanessa, où elle exprime sa peur de sombrer à nouveau dans la folie.

 

Virginia Woolf demeure une figure incontournable du modernisme littéraire et du féminisme. Par son audace stylistique et son regard sensible sur la condition féminine et la psyché humaine, elle continue d’inspirer écrivains, lecteurs et lectrices du monde entier.

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