Les burgraves
- lesplumesdupasse
- 9 juin
- 3 min de lecture
Une pièce de théâtre en trois actes, écrite par Victor Hugo et présentée pour la première fois en 1843. L'intrigue se déroule à l'époque des Burgondes, au Moyen Âge, dans le burg de Heppenheff, situé sur les rives du Rhin. Cette œuvre met en lumière des conflits politiques et familiaux, illustrant la lutte pour le pouvoir et la tyrannie qui règne sur la contrée.

L'histoire commence avec le burgrave Job, un homme sage et bon, dont le pouvoir a été usurpé par des vassaux arrogants. Ces derniers imposent un régime de terreur, tandis que les victimes de cette oppression, emprisonnées dans les souterrains du château, gardent l'espoir que l'empereur Frédéric Barberousse, que l'on croyait mort, viendra les sauver.
briser la fatalité par la providence, l'esclave par l'empereur, la haine par le pardon.
J'ai découvert cette pièce par hasard, en lisant un article qui recommandait cinq livres incontournables, et "Les Burgraves" en faisait partie. Curieuse de découvrir une œuvre moins connue de Victor Hugo, je l'ai commandée.
Il y a aujourd'hui en Europe un lieu qui, toute proportion gardée, est pour nous, au point de vue poétique, ce qu'était la Thessalie, pour Eschyle, c'est à dire un champ de bataille mémorable et prodigieux. On devine que nous voulons parler des bords du Rhin. Là, en effet, comme en Thessalie, tout est foudroyé, désolé, arraché, détruit; tout porte l'empreinte d'une guerre profonde, acharnée, implacable. Pas un rocher qui ne soit une forteresse, pas une forteresse qui ne soit une ruine; l'extermination a passé par là, mais cette extermination est tellement grande, qu'on sent que le combat a dû être colossal. Là, en effet, il y a six siècles, d'autres titans ont lutté contre un autre Jupiter. Ces titans, ce sont les burgraves; ce Jupiter, c'est l'empereur d'Allemagne.
À travers sa plume, l'auteur parvient à me transporter dans une autre époque, celle du Moyen Âge en plein cœur de l'Allemagne. Il réussit à intégrer des personnages historiques, comme l'empereur Frédéric Barberousse, tout en mêlant des éléments des légendes rhénanes et des références mythiques.
Les géologues ne voient aujourd'hui dans la Thessalie bouleversée que la secousse d'un tremblement de terre et le passage des eaux diluviennes; mais, pour Eschyle et ses contemporains, ces plaines ravagées, ces forêts déracinées, ces blocs arrachés et rompus, ces lacs changés en marais, ces montagnes renversées et devenues informes, c'était quelque chose de plus formidable qu'une terre dévastée par un déluge ou remuée par les volcans; c'était l'effrayant champ de bataille où les titans avait lutté contre Jupiter !
La pièce, bien que courte, est captivante et nous plonge rapidement dans une intrigue palpitante, peuplée de personnages fascinants. Parmi eux, Guanhumara, une sorcière en quête de vengeance, m'a particulièrement marqué. Cependant, j'ai ressenti une certaine déception quant à son destin, qui m'a laissé un goût amer.
Eh bien, je suis le meurtre et je suis la vengeance. Je vais, fantôme aveugle, au but marqué d'avance;Je suis la soif du sang ! Que me demandes-tu ?D'avoir de la pitié, d'avoir de la vertu, De sauver des vivants ? J'en ris lorsque j'y pense. En attendant, il le dit et il est heureux de le redire, oui, la civilisation tout entière est la patrie du poète. Cette patrie n'a d'autre frontière que la ligne sombre et fatale où commence la barbarie. Un jour, espérons-le, le globe entier sera civilisé, tous les points de la demeure humaine seront éclairés, et alors sera accompli le magnifique rêve de l’intelligence : avoir pour patrie le monde et pour nation l’humanité.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. La plume de l'auteur est magnifique, une pièce de théâtre qui mérite d'être découverte.
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